Donnerstag, 27. Januar 2022
Si le goût des livres croît avec l’intelligence,
ses dangers, nous l’avons vu, diminuent avec elle. Un esprit original sait
subordonner la lecture à son activité personnelle. Elle n’est plus pour lui que
la plus noble des distractions, la plus ennoblissante surtout, car, seuls, la
lecture et le savoir donnent les « belles manières » de l’esprit. La
puissance de notre sensibilité et de notre intelligence nous ne pouvons la
développer qu’en nous-mêmes, dans les profondeurs de notre vie spirituelle.
Mais c’est dans ce contact avec les autres esprits qu’est la lecture, que se
fait l’éducation des « façons » de l’esprit. Les lettrés restent,
malgré tout, comme les gens de qualité de l’intelligence, et ignorer certain
livre, certaine particularité de la science littéraire, restera toujours, même
chez un homme de génie, une marque de roture intellectuelle. La distinction et
la noblesse consistent, dans l’ordre de la pensée aussi, dans une sorte de franc-maçonnerie
d’usages, et dans un héritage de traditions.
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