Freitag, 23. Dezember 2022

On sait que, dans certaines affections du système nerveux, le malade, sans qu’aucun de ses organes soit lui-même atteint, est enlizé dans une sorte d’impossibilité de vouloir, comme dans une ornière profonde d’où il ne peut se tirer seul, et où il finirait par dépérir, si une main puissante et secourable ne lui était tendue. Son cerveau, ses jambes, ses poumons, son estomac, sont intacts. Il n’a aucune incapacité réelle de travailler, de marcher, de s’exposer au froid, de manger. Mais ces différents actes, qu’il serait très capable d’accomplir, il est incapable de les vouloir. Et une déchéance organique qui finirait par devenir l’équivalent des maladies qu’il n’a pas serait la conséquence irrémédiable de l’inertie de sa volonté, si l’impulsion qu’il ne peut trouver en lui-même ne lui venait de dehors, d’un médecin qui voudra pour lui, jusqu’au jour où seront peu à peu rééduqués ses divers vouloirs organiques.

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