La fille de la
Berma, qui n'était cependant pas positivement cruelle et était aimée en secret
par le médecin qui soignait sa mère, s'était laissée persuader que ces
représentation de Phèdre n'étaient pas bien dangereuses pour la malade. Elle
avait en quelque sorte forcé le médecin à le lui dire, n'ayant retenu que cela
de ce qu'il lui avait répondu, et parmi des objections dont elle ne tenait pas
compte; en effet, le médecin avait dit ne pas voir grand inconvénient aux
représentations de la Berma; il l'avait dit parce qu'il sentait qu'il ferait
ainsi plaisir à la jeune femme qu'il aimait, peut-être aussi par ignorance,
parce qu'aussi il savait de toutes façons la maladie inguérissable, et qu'on se
résigne volontiers à abréger le martyre des malades quand ce qui est destiné à
l'abréger nous profite à nous-même, peut-être aussi par la bête conception que
cela faisait plaisir à la Berma et devait donc lui faire du bien, bête
conception qui lui parut justifiée quand ayant reçu une loge des enfants de la
Berma et ayant pour cela lâché tous ses malades, il l'avait trouvée aussi
extraordinaire de vie sur la scène qu'elle semblait moribonde à la ville.
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