Malheureusement,
ces billets ne faisaient que permettre au gendre et à la fille de nouveaux
embellissements de leur hôtel contigu à celui de leur mère, d'où d'incessants
coups de marteau qui interrompaient le sommeil dont la grande tragédienne
aurait eu tant besoin. Selon les variations de la mode, et pour se conformer au
goût de M. de X. ou de Y. qu'ils espéraient recevoir, ils modifiaient chaque
pièce. Et la Berma sentant que le sommeil qui seul aurait calmé sa souffrance,
s'était enfui, se résignait à ne pas se rendormir, non sans un secret mépris
pour ces élégances qui avançaient sa mort, rendaient atroces ses derniers
jours. C'est sans doute un peu à cause de cela qu'elle les méprisait, vengeance
naturelle contre ce qui nous fait mal et que nous sommes impuissants à
empêcher. Mais c'est aussi parce qu'ayant conscience du génie qui était en
elle, ayant appris dès son plus jeune âge l'insignifiante de tous ces décrets
de la mode, elle était quant à elle restée fidèle à la tradition qu'elle avait toujours
respectée, dont elle était l'incarnation, qui lui faisait juger les choses et
les gens comme trente ans auparavant, et par exemple juger Rachel non comme
l'actrice à la mode qu'elle était devenue, mais comme la petite grue qu'elle
avait connue.
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