Or, les heures
passaient et personne n'arrivait chez la Berma. Bloch à qui on avait demandé
s'il voulait y venir avait répondu naïvement: "Non, j'aime mieux aller
chez la princesse de Guermantes". Hélas! c'est ce qu'au fond de soi chacun
avait décidé. La Berma atteinte d'une maladie mortelle qui la forçait à
fréquenter peu de monde, avait vu son état s'aggraver quand, pour subvenir aux
besoins de luxe de sa fille, besoins que son gendre souffrant et paresseux ne
pouvait satisfaire, elle s'était remise à jouer. Elle savait qu'elle abrégeait
ses jours mais voulait faire plaisir à sa fille à qui elle rapportait de gros
cachets, à son gendre qu'elle détestait mais flattait, car, le sachant adoré
par sa fille, elle craignait si elle le mécontentait qu'il la privât, par
méchanceté, de voir celle-ci.
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