J’ai essayé de montrer dans les notes dont
j’ai accompagné ce volume que la lecture ne saurait être ainsi assimilée à une
conversation, fût-ce avec le plus sage des hommes ; que ce qui diffère
essentiellement entre un livre et un ami, ce n’est pas leur plus ou moins
grande sagesse, mais la manière dont on communique avec eux, la lecture, au
rebours de la conversation, consistant pour chacun de nous à recevoir
communication d’une autre pensée, mais tout en restant seul, c’est-à-dire en
continuant à jouir de la puissance intellectuelle qu’on a dans la solitude et
que la conversation dissipe immédiatement, en continuant à pouvoir être
inspiré, à rester en plein travail fécond de l’esprit sur lui-même.
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