Hé bien ! c’est le
contraire qui est arrivé. On plaisante beaucoup la manière dont Swann parle de
sa femme, on en fait même des gorges chaudes. On ne demandait certes pas que,
plus ou moins conscient d’être … (vous savez le mot de Molière), il allât le
proclamer urbi et orbi ; n’empêche qu’on le trouve exagéré quand il dit
que sa femme est une excellente épouse. Or, ce n’est pas aussi faux qu’on le
croit. À sa manière qui n’est pas celle que tous les maris préféreraient, —
mais enfin, entre nous, il me semble difficile que Swann, qui la connaissait
depuis longtemps et est loin d’être un maître-sot, ne sût pas à quoi s’en
tenir, — il est indéniable qu’elle semble avoir de l’affection pour lui. Je ne
dis pas qu’elle ne soit pas volage, et Swann lui-même ne se fait pas faute de
l’être, à en croire les bonnes langues qui, vous pouvez le penser, vont leur
train. Mais elle lui est reconnaissante de ce qu’il a fait pour elle, et,
contrairement aux craintes éprouvées par tout le monde, elle paraît devenue
d’une douceur d’ange.
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